Edito 2021-22

Les sombres temps n’ont pas à être chantés. La Poésie s’y fourvoierait car elle s’occupe de « présence ».*

Cette nouvelle saison du Théâtre de la Vie s’ouvre sur un désir de quitter une période aride pour se tourner vers la pluralité des regards des artistes sur le monde, le monde d’avant, le monde d’aujourd’hui, le monde de demain. Un besoin de poésie nous anime pour continuer à vivre, à agir, à croire, à aimer. « Le monde existe et il est encore humain pour le regard qui peut en déceler les résonances. » *

Une étrange réalité s’est imposée à nous pendant un an et demi. Celle d’un quotidien sans contact physique sans rassemblement sans possibilité de communier. Dans le même temps, cette période fut synonyme de moments intenses de confrontation avec soi.

Les théâtres ont été fermés au public. Les artistes y ont  travaillé en bulles. Seules les caméras véhiculaient l’existence de ces productions. Et les écrans devinrent notre interface avec l’art vivant. Là encore, une invitation à la solitude des (tele) spectateur·ice·s et des performeur·euse·s face à
la salle vide.

A l’aube de cette nouvelle saison, nous sommes portés par l’enthousiasme de reprendre nos activités, de retrouver le public, de vous rassembler à nouveau autour des spectacles. Que le théâtre nous réunisse autour du même objet à saisir différemment selon chacun.

Les artistes bouillonnent de retrouver une dimension fondamentale de leur pratique artistique: le partage avec le public.

Les spectacles que vous découvrirez cette saison au Théâtre de la Vie sont le fruit d’une réorganisation entre report de spectacles et nouvelles créations. Tous représentent pour ceux qui y travaillent un moment très attendu.

Je vous souhaite d’heureuses retrouvailles à tous et à toutes.

 

 

Peggy Thomas, directrice.

 

*Alexis Nouss à propos de l’essai Le Bruit du Temps d’Ossip Mandesltam