Dans l’œuvre théâtrale elle-même, ce n’est pas tant ce qui va être donné à voir ou à entendre à l’intérieur d’un cadre spatio-temporel précis qui compte mais bien ce qui va résonner au-delà du direct et de l’instantané. Ce n’est pas la ressemblance ou le réalisme d’une scène empruntée à la vraie vie et dans laquelle on peut se reconnaître personnellement qui est recherchée, mais bien l’exploitation de tout ce que cette scène peut cacher en la truffant d’évocations propices à un voyage qui dépasse la sphère privée.
Virginie Debauche
D’abord, on a peur du grand méchant loup. Généralement, on terrasse la bête à coup de raison et de lucidité et on s’en sort indemne. Ensuite, reviennent au galop des peurs d’une autre espèce, plus rationnelles : peur d’être incapable, peur d’être impalpable, peur de décevoir, peur d’être déçu, peur d’être malade, peur de souffrir, peur d’être impuissant, peur de ne pas être à la hauteur, peur de se dissoudre dans l’univers… Le loup que l’on avait pourtant vaincu rôde encore.
Trois personnages, trois réalités, trois fonctionnements qui se frôlent, se touchent, se côtoient mais ne se rencontrent pas. Et peu importe s’ils demeurent seuls, chacun dans son abri, au moins, rien ne pourra leur arriver. Absolument rien.
Dans le processus de création artistique, ce qui m’intéresse, c’est sa capacité à devenir éminemment politique depuis son commencement jusqu’à son aboutissement. C’est la possibilité de poser, à travers elle, une série de questionnements destinés à nourrir l’œuvre elle-même, mais aussi d’interroger le contexte dans lequel elle va être rendue publique. C’est la possibilité d’exercer une certaine forme de violence envers une société qui ne conçoit l’acte de création qu’au sein d’une machinerie institutionnelle définie, à destination d’un public défini. Au point que le théâtre n’est plus d’abord et avant tout la représentation d’œuvres par des êtres humains mais bien un ensemble de briques, de programmateurs, de critères de sélection et d’enveloppes budgétaires ?
Virginie Debauche
Avec Julie Istasse, Julie Marichal, Philippe Rasse
Écriture et mise en scène Virginie Debauche
Assistanat Hajer Iblisdir
Live music Fabrice Césario
Lumière Pat Carnaille & Hajer Iblisdir
Scénographie et costumes Gilles Kapgen
Rencontre avec le public et un invité surprise le 22 janvier à l’issue de la représentation
!!! PASS Festival UNIQUEMENT en prévente !!!
!!! 15 euros pour les 3 spectacles !!!
!!! PASS à réserver AVANT le dimanche 9 janvier 2011 !!!
Avec le soutien de visit.brussels et de la Région de Bruxelles-Capitale