Réunissant sous le titre La mer dans la gorge les trois textes Portrait du Naufragé Numéro Zéro, Lampedusa Beach et Lampedusa Snow, Lina Prosa évoque celles et ceux qui, partis pour l’Eldorado européen, n’y croisent que cupidité, violence, froid, noyade et mort. Dans une écriture sensible et poétique, éloignée de tout manichéisme, elle raconte les destins d’ici et de là-bas. Désirée revient sur la plage qui la vit follement amoureuse, mais la vieille barque rouge, lieu et signe de la passion, a disparu ; surgit le cadavre d’un jeune naufragé qui exacerbe sa douleur. Et si cette barque était cause de son naufrage ?

Shauba, avec le rêve de voir l’Africain délivré du chantage du bon capitalisme n’offrant à manger qu’un jour sur deux, embarque. Le rafiot surchargé chavire, alors que deux matelots se disputent son corps, et elle se noie.

Mohamed, reclus dans les Alpes pour y être identifié, cherche une issue et grimpe vers le col enneigé où il rencontre un vieux partisan qui lui apprend Bella ciao. Mais, à deux pas du sommet, une tempête de neige le surprend et ses forces l’abandonnent.

Face aux grillages qui s’érigent et aux ports qui se ferment, La mer dans la gorge donne place à la force du poème comme résistance à l’inhumanité.

15/10 – Après la représentation :

Rencontre publique A l’Endroit à l’Envers avec les équipes artistiques. Une manière de se familiariser davantage avec l’œuvre.

Modération : Vanessa Fantinel

 

 22/ – 19h – Lina Prosa : Le naufrage, la poésie et le politique : un imaginaire peuplé

Istituto di Cultura Italiano, Bruxelles

 

Dans l’œuvre de la dramaturge/poétesse et metteure en scène italienne Lina Prosa, il y a la relation du voyage dans la réalité des sociétés et la relation des intimités liées… Il y a l’écoute attentive des autres qui construisent des mondes. Il y a le poème où les idées et les visions déferlent en vagues. A une. A plusieurs voix. On y voit des tracées, des signes, des entrelacs. A l’occasion de la création du triptyque La Mer dans la gorge au Théâtre de la Vie, nous reviendrons avec elle sur l’urgence de revenir au théâtre. Que peut le théâtre après la catastrophe et face au catastrophisme ? Comment la langue poétique permet-elle de rendre compte de la part indicible d’évènements les plus terribles et singuliers ? Qu’est-ce que nous fait la crise sanitaire ? A nous ? Aux migrant.es ? Quel avenir pour le futur ? Une rencontre exceptionnelle avec Lina Prosa sur le théâtre et la langue italienne qui ne cesse d’inventer des formes qui donne à penser, à rêver.

 

de la vie, même si d’un point de vue biologique ce n’est pas la vie. La dramaturgie ne peut alors se soustraire à la nécessité d’examiner constamment la fonction de la parole dans le temps et l’espace où elle se produit, où l’acteur et le spectateur sont les fruits de leur propre temps..

Mettre en jeu La Mer dans la gorge inclut aussi par conséquent la nécessité de s’interroger sur le théâtre comme moyen d’interprétation du présent et d’analyse, tant humaine qu’artistique, de la force de sensibilité dans la relation entre contemporanéité et catastrophe.

La mise en scène des trois textes, aujourd’hui, double sa puissance poétique et d’impact sur la réalité, deux grands axes se font face : pandémie et émigration. Réunies, elles exigent du théâtre d’envisager avec une plus vive inquiétude et une plus grande responsabilité la dérive humaine.

Développer la métaphore du naufrage vers les échecs et les nouvelles expériences mondiales, où le corps humain ne compte plus, et si le migrant peut encore rêver à une destination vers laquelle aller, le pestiféré de coronavirus, n’a plus d’endroit où chercher refuge, même aussi loin que possible. Voilà la manière essentielle et palpitante de ce retour au théâtre pour parler d’émigration. Cela signifie de parler de façon poétique de ceux qui avancent encore, de ceux qui n’ont pas perdu la nécessité de le faire, dans un monde immobile, paralysé, malade, replié sur lui-même. », Lina Prosa

Modération : Allegra Iafrate, Attachée culturelle / Institut culturel italien – Bruxelles

Durée : 60 minutes

Durée 60 minutes – Entrée libre / Réservation auprès de l’Institut Culturel Italien

https://iicbruxelles.esteri.it/IIC_Bruxelles/fr

A Institut culturel italien, Rue de Livourne 38, 1000 Bruxelles

Texte : Lina Prosa / Traduction : Jean-Paul Manganaro / Mise en scène : Simone Audemars, Lina Prosa, Philippe Sireuil / Avec : Simone Audemars, Raphaëlle Germser, Céline Samie, Aymeric Trionfo / Collaboration artistique : Athéna Poullos / Scénographie : Vincent Lemaire / Lumières & régie générale : Jean-Philippe Monteiro / Musique : Raphaëlle Germser / Costumes : Coralie Chauvin, Catherine Somers / Son : Michel Zürcher / Conseillère artistique de Lina Prosa : Anna Barbera / Assistanat à la mise en scène : Salvatore Orlando Une production de L’Askéné (CH), de la Compagnie FOR (F), de La Servante et du Théâtre des Martyrs, en coproduction avec le Théâtre de la Vie. Avec la collaboration d’Arlenika (IT).
19:00
Portes
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