Dans The Show Anna Nilsson aborde la manière dont nous essayons de protéger notre bonheur à tout prix et à fermer les yeux devant l’injustice, quitte à enfouir la tête dans le sable. Sur scène, trois personnages organisent une conférence sur l’empathie. Petit à petit, ils abandonnent leur univers solidement réaliste pour glisser subrepticement dans une spirale incontrôlable où le kitsch cache la laideur nue de la vie. De propagande pédagogique où les animateurs tentent de nous vendre les œillères dernier-cri, l’univers évolue en un pique-nique bucolique digne de La Flûte enchantée dans un paysage de corps en mouvement.
Mêlant recherche physique, picturale et sonore, le spectacle explore nos modes de communication et notre propension à fermer les yeux et les oreilles afin d’éviter les responsabilités. Comme socle à cette exploration, le déni qui persiste par rapport aux violations des droits humains perpétrées dans des pays comme la Corée du Nord. Pourtant, The Show ne s’abandonne pas aux ténèbres. La fibre satirique de la pièce amène le public à se sentir léger et insouciant, oscillant entre inquiétude et burlesque.
Bord de scène : Dramaturgies du pouvoir, pouvoir de la dramaturgie – Rencontre après spectacle – 25.06
Et si les pratiques circaciennes n’étaient pas seulement des corps, un rythme, une histoire mais aussi une pensée ? A quoi ressembleraient-elles ? Les liens entre cirque et politique, dramaturgies et totalitarisme, et Corée du Nord, c’est ce qu’explore l’artiste ciracienne Anna Nilsson dans The Show.
Ainsi les pratiques circaciennes ne sont pas seulement une affaire de prouesse physique, de recherche formelle ou de fiction auto-centrée, elles sont également une voie d’accès à la connaissance et à l’esprit critique. A quoi pensent les artistes circacien.ne.s ? A quoi pense le cirque du temps présent ? Comment définir les contours d’un pays le plus fermé dans le monde : la Corée du Nord ?
Une conversation dialoguée à trois voix à propos de The Show qui invente des formes qui donnent à penser les droits humains, la démocratie.
Modération : Peggy Thomas, metteure en scène et directrice du Théâtre de la Vie
Avec : Anna Nilsson, metteure en scène, circacienne et co-fondatrice de la compagnie Petri Dish ; Willy Fautré, fondateur et dirigeant de Human Rights without Frontiers
Avec le soutien de visit.brussels et de la Région de Bruxelles-Capitale